lundi 17 septembre 2012

Ma semaine d'école

Bonjour mes chères lectrices,

Aujourd'hui, je débute ma seconde semaine de ma seconde année de formation en alternance. Je vais tout à l'heure vous écrire à propos des matières qui me sont enseignées ce jour, mais avant, je vais vous présenter trèèèèèèèès succintement (moins de 100 lignes pour moi) le contexte de ma formation.

Je suis stagiaire d'une formation de 20. L'année dernière ils étaient 11 et ceux qui commencent leur 1ère année la semaine prochaine ne seront que 14. Pas de bol, je suis tombé dans une année à 20. C'est un nombre un peu handicapant dans certaines matières qui nécessitent un suivi très proche des formateurs, comme en atelier par exemple (où les pauvres enseignants n'ont pas le temps de répondre à toutes nos questions et où les stagiaires donc finissent les travaux pratiques sans avoir compris ce qu'ils faisaient) ou encore lorsqu'il s'agit de travailler ses rapports en cours de français ou anglais au moment où chacun veut faire corriger ses feuilles. 20, c'est environ deux fois un effectif normal pour ce genre de formation, et donc c'est aussi deux fois plus de stagiaires de tous niveaux. Mais quand il est simple d'aider un ou deux gars un peu perdus, ça devient moins évident quand ils passent à quatre ou cinq. Quand il n'y en à un ou deux, ils osent poser des questions. S'ils sont plus nombreux, ils se posent les questions entre eux sans écouter leur prof et en dérangeant ceux qui tentent de suivre. Résultat : ils n'ont pas plus compris qu'avant, et ont entraîné trois pauvres gars de plus qui n'ont pas pu entendre le cours. Parce que ces paumés, c'est là leur problème : ils n'écoutent pas en cours. Conséquence 1 : ils ne comprennent pas les fonctionnements des systèmes. Conséquence 2 : ils foirent leur tests. Ce n'est que justice me direz-vous. Mais quand ces mêmes paumés se permettent de critiquer dans son dos un prof comme quoi ses cours sont trop compliqués et speed, puis qu'ils n'ont même pas la volonté d'écouter la correction des problèmes qu'ils ont ratés, ce n'est plus de la justice, c'est de la connerie. C'est à se demander s'ils ont vraiment envie de maîtriser leur futur métier ou s'ils veulent juste avoir un diplôme. Et quand on constate que certains stagiaires adultes (sortis de l'école il y a un paquet d'années déjà) obtiennent des évaluations à 16, 18 (voire 20 !), sans être passé par la même base technique, pendant que les paumés à peines sortis de leur Bac descendent à 6 ou moins, je les trouve plutôt gonflés de critiquer la pédagogie de l'enseignant ! Enfin, ce n'est pas à moi de faire le tri. Je serais le gars qui peur paye un salaire ou celui qui leur paye la formation, je m'intéresserais un peu plus à leur motivation et à leur capacité à apprendre, mais je ne suis pas ce gars et je ne peux que subir cette compagnie limitée. Heureusement, à moi, elle ne me coute rien. Je suppose que de toute manière, les proportions de bons et mauvais élève doit bien être la même dans toutes les classes de tous les niveaux, mais je n'en avais pas spécialement conscience moi-même quand j'étais au lycée. Maintenant, je suis adulte, dans une formation que j'ai choisi, et bien entendu, ça change l'état d'esprit. J'aurais étudié pour ce métier à leur âge, j'aurais sans doute aussi critiqué le prof. J'ai mûri, c'est tout.

Je suis une formation de technicien supérieur. En soit, ça ne signifie pas que je serai un technicien supérieur à un autre, mais ça veut dire que je prépare un BTS et que ma formation en alternance centre/entreprise est censée faire de moi un spécialiste doué et efficace dans mon domaine : l'électrotechnique. Tel est l'intitulé exact qui apparaîtra sur mon diplôme que je recevrai l'été prochain, si toutefois je réussi l'ensemble des épreuves. Je vous parlerai plus tard de ces épreuves qui m'attendent, mais il est temps que je passe aux matières qui vont m'amener au succès.

Aujourd'hui, c'est lundi, donc huit heures de cours, quatre le matin et pareil après le repas.
La matinée se déroule en demi-groupe, car un des cours se passe en salle informatisée et il n'y a pas assez de postes pour tout le monde en même temps. L'équipe pédagogique nous a donc équitablement répartis l'année dernière en deux groupes égaux de 9 et 11 stagiaires. Le lundi matin n'est jamais agréable. Mais au centre de formation, ils ont décidé de le rendre carrément pourri. Le premier cours s'appelle "construction des structures". Au cours de ce cours, nous tentons tout d'abord de comprendre ce que nous demande le formateur, puis nous tentons de dessiner en volume des objets de plus en plus compliqués à l'aide d'un logiciel de dessin 3D. On a commencé par des cubes, des plaques plus ou moins épaisses, puis on a percé des trous dedans. On a fait des trucs sans nom, juste pour utiliser les fonctions et apprendre à s'en servir. On a dessiné jusque là : une clé plate, une jante, un sèche cheveux, un étau, une manivelle et une grille de barbecue. Je suppose que vous avez tout de suite remarqué l’extrême intérêt de dessiner en 3D pour un spécialiste en électricité. Si vous en avez une idée écrivez-moi, parce que moi je sais toujours pas en quoi ma manivelle, mon étau et ma jante de bagnole vont m'aider à choisir mon modèle de disjoncteur... Donc, passons à un cours plus intéressant.

Calvin, personnage de Bill Watterson


Plus intéressant, mais guère plus passionnant : anglais ! Alors voilà bien un cours que l’Éducation Nationale à fourré dans tous les programmes en s'imaginant que c'était indispensable sans pour autant adapter la formation à la profession future. Voilà un gouvernement qui gueule à tout-va que notre langue française il faut absolument la garder et la protéger, puis nous dit à côté qu'il faut parler anglais dès que c'est possible. Mais si on apprend tous l'anglais, pourquoi les étrangers feraient-ils l'effort d'apprendre le français en plus ? ils apprennent l'anglais, nous aussi et on cause tous anglais. Belle protection pour la langue de La Fontaine ! Mais bon, je disais que c'était tout de même intéressant. Oui je trouve que c'est bien d'avoir quand même quelques notions de la langue d'Elton John dans notre métier technique où la plupart des notices sont dans ce dialecte d'outre-manche. Il nous est indispensable de pouvoir les lire et les comprendre. Et ceux qui estiment que ce n'est pas utile de nous demander par contre de faire une présentation orale de notre job pour être évaluer sur notre capacité à nous exprimer dans ce patois n'ont rien compris. C'est tout aussi important. Si ce n'est pas pour nous, pauvres techniciens que nous seront, ça le deviendra pour toutes celles et ceux qui poursuivront leurs études et qui un jour seront des ingénieurs responsables de projets internationaux. Donc, oui, l'anglais, il faut le bosser. Mais pas tout de suite, pas sur ce blog.
En ce moment, en anglais, nous préparons donc cet oral qui nous attend fin novembre. Un sommaire à suivre à la lettre, un rapport papier à écrire, une présentation orale à peaufiner, tout ça sous l’œil scrutateur d'un prof de langue typique qui s'emmerde toujours moins en cours que dans le reste de sa vie. Pour ma part, j'ai encore un paragraphe a réécrire et compléter sur mon papier et je vais prendre le temps de revoir ma présentation orale que je n'estime pas bonne du tout. Après ces quatre heures d'ennui intense viendra enfin l'heure de rentrer à la maison pour déjeuner en amoureux.

L'après-midi, un seul cours, un seul prof, mais on attaque le corps du métier : le Génie Électrique. Dans cette matière, on a deux profs qui se répartissent les cours. Le lundi après-midi, premier prof. En Génie Electrique, on bosse sur des cas concrets d'études électrotechniques, des demandes auxquelles il faut apporter une solution professionnelle complète, fonctionnelle, sécurisée et aux normes. Ces études travaillées en classe sont l'occasion d'apprendre des procédures et des méthodes de calcul et de choix de matériels à adapter et à programmer en fonction du résultat voulu. L'année dernière nous avons ainsi travaillé sur le choix d'une éolienne et du générateur qui va avec, l'alimentation depuis le réseau Haute Tension d'une usine de grillage de cacahuètes, le choix d'un moteur et des câbles électriques d'un pont qui se soulève au passage des bateaux, le choix de pompes pour une station d'eau potable, la gestion d'un démarrage progressif d'un moteur de tapis roulant, le choix d'un dispositif de sécurité d'une attraction d'un parc du même nom. A chaque dossier, divers calculs à faire afin de choisir d'une part les bons éléments pour obtenir le bon fonctionnement, d'autre part choisir les sécurité électriques à installer pour éviter tout risque d'électrisation ou électrocution, tout en envisageant les améliorations possibles. Pour moi, les deux demi-journées ne durent pas le même temps. Mais ce n'est qu'une impression personnelle, bien sûr...

A bientôt !

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