Bonjour chère lectrice,
Aujourd'hui, c'est vendredi, le dernier lonnnnnnnnng jour d'une lonnnnnnnnnngue semaine de travail. Et donc, mon dernier article sur les matières qui me sont professées lorsque mon alternance m'amène entre les murs du centre de formation. Le vendredi, c'est le dernier jour de la semaine ET HEUREUSEMENT, parce qu'il est le pire, surtout sur la fin. Ce n'est pas qu'il ne serve à rien, le cours du vendredi après-midi, mais il m'emmerde au plus haut point !
"Culture Générale et Expression" que ça s'appelle ! Mais on n'y apprend que du particulier (faux en plus...), et on ne doit s'y exprimer que d'une manière formatée et restrictive. Concernant le formatage, il est malheureusement obligatoire car il sert de trame de notation. Il est toujours difficile de juger qu'une idée est bien ou mal exprimée, il existe tant et tant de manières convaincantes et efficaces d'écrire les choses qu'il n'est décemment pas raisonnable de dire quel texte vaut mieux que tel autre. Par contre, si on rend obligatoire un style et un format précis, on pourra noter. Mais noter quoi alors ? Non pas l'efficacité du discours, impossible à évaluer en tant que telle, mais on va pouvoir mettre une note sur le "respect de la méthode". Avant même de lire le contenu d'un devoir de "français", on va regarder si le formatage imposé est là : une accroche - une introduction qui annonce "d'une part", puis "d'autre part", et "enfin" les 3 parties attendues (2 ça passe encore, mais, seulement si la question s'y prête) - des sous-parties - des petites phrases de transition - une conclusion. Si un correcteur myope peut, sans ses lunettes et à cinq mètres de la copie, discerner les pavés sombres d'écriture correspondant à un tel formatage, c'est quasiment la moitié des points assurés. Si le fond et la forme étaient vraiment séparés dans les évaluations, même un hors sujet ou ta liste de courses te rapporteraient un 10/20 si tu sais les écrire comme on t'a demandé de le faire. Mais si tu écris à TA manière, par contre, si tu fait une "écriture personnelle" (intitulé d'une des épreuves d'examen de "français"), tu as tout faux ! Donc moi, forcément, ça m'emmerde.
Certes on ne me dit pas encore quoi penser, mais le simple fait de me dire COMMENT le penser ça me fait gerber. Bien entendu, l'autre moitié de la note concerne ta réflexion, ton cheminement mental et ta façon d'expliquer et de rendre intelligible ta pensée sur un thème particulier. Mais attention, comme je l'ai dit, tu auras beau avoir un discours clair et compréhensible parfaitement argumenté, avec exemples à l'appui, un discours historique qui t'assurera de convertir l'ensemble des fidèles de toutes les religions ainsi que les athées et agnostiques de tous poils à ta cause, si tu ne le formates pas comme c'est demandé, tu sera évalué comme grosse merde qui n'as rien compris la méthode ! Mais laissons là le volet "expression" de l'intitulé de ce cours qui aurait parfaitement sa place dans le roman "1984" de G. Orwell comme dénomination d'un ministère.
La partie "culture générale" se veut être un ensemble de petites connaissances que nous devons acquérir sur le thème d'examen qui nous attend au printemps prochain. En soit, c'est bien sûr extrêmement intéressant, la culture générale, ça aide à toujours avoir une petite notion de tout ce dont on peut entendre parler au quotidien. Le problème, c'est l'apprentissage de cette culture en cours de "français". Pour moi, la culture générale, elle vient du quotidien, de tout ce qu'on voit ou entend. Elle vient des magazines, de la télé, des lectures. Elle vient de notre scolarité aussi, bien entendu, mais juste pour une partie. La culture générale, elle vient surtout et essentiellement de la curiosité de chacun. On aura beau faire des cours de "culture générale", si l'élève n'est pas curieux de ce qu'il a sous les yeux, s'il n'a pas envie de savoir ce qu'on lui propose, il en le retiendra pas. Bénéfice pour ses connaissances personnelles sur tout et rien : zéro.
On a débuté en cours le thème du sport. Je me suis dit tout de suite "Super ! voilà un thème qui me parle". Et je ne dis pas ça parce que je regarde des matches à la télé. D'ailleurs, je ne regarde quasiment pas le sport à la télé. Le sport, ça me parle parce que j'en fait. J'en ai toujours fait. Et pas que comme pratiquant.
J'avoue, je n'ai pas l'esprit "haut-niveau et performance à tout prix" et je ne m'entraîne pas deux fois par jours et 365 jours par an. Mais je suis régulièrement présent aux séances avec mes clubs et participe à une compétition au moins une fois par mois. Le sport ça me parle parce que je ne suis pas qu'un pratiquant, je suis aussi un organisateur. Quand on organise, on ne peut plus se soucier uniquement des règles sportives qui s'appliquent sur le terrain de jeu. Il est nécessaire de s'intéresser aux fondements même du sport en général et de sa discipline en particulier. Il ne suffit plus de connaître les techniques qu'utilisent les concurrents, il faut aussi connaître les techniques de conception du jeu afin que le résultat de l'épreuve (course, tir, match, peu importe le sport considéré), son palmarès, soit toujours un classement le plus objectif possible des concurrents en fonction de leurs valeurs propres : valeurs physiques, valeurs techniques, valeurs tactiques, toutes entremêlées dans des proportions plus ou moins variées. Le meilleur d'un sport doit être celui qui a réussi à utiliser l'ensemble de ses qualités propres pour vaincre. Les qualités extérieures ou la chance n'ont pas lieu d'être parmi les critères de réussite en sport. En F1, toutes les écuries ont les mêmes caractéristiques moteurs et les mêmes accessoires disponibles. A chacune ensuite de faire le bon choix tactique sur la ligne de départ. Si elles sont douées, elles auront les mêmes pneus et des moteurs équivalents. Seul le talent du pilote fait le différence. En escrime, ils ont la même arme. En course, ils sont sur la même piste, avec le même nombre de haies toutes identiques. En lancer, les objets lancés sont tous les mêmes. En aviron, ils ont les mêmes bateaux. On n'attribue pas les pneus à pile ou face, on ne donne pas un couteau face à une épée, aucun coureur ne tombe sur une piste plus longue, ni n'a de haies plus hautes, on ne compare pas le lanceur de poids avec celui de javelot, on ne fait pas courir un aviron de huit rameurs contre un canoë biplace. En sport, seule la valeur humaine doit être jugée et permettre le classement. Oui, le sport comme thème d'examen, j'en aurais sans doute des choses à dire. Sauf que les thèmes d'examen ne sont jamais aussi vagues.
Le thème exact cette année est "le sport, miroir de nos sociétés ?". Pour le coup, c'est moins évident. Enfin, là, je vais avoir besoin d'y réfléchir un peu avant de poser mes idées. Heureusement, j'ai quelque mois et un cerveau en état de marche pour y arriver. Et ce cerveau m'a m'être particulièrement utile pour ne pas répéter le jour J les conneries que tente de nous inculquer la prof pendant ses séances de "culture générale". Parce que la dernière séance, il y en a eu des conneries !
On a parlé des JO, avec une comparaison entre les JO Antiques et les JO Modernes. En quatre heures, j'ai ainsi appris officiellement que :
- la devise des JO est "ciltius, altius, fortius" ("plus loin, plus haut, plus fort") ;
- la flamme olympique existait déjà dans les jeux antiques ;
- il y avait des épreuves pour les enfants dans les JO Antiques et il n'y en a plus maintenant.
Encore une preuve que la plupart des profs de français font bosser leurs élèves sur des dossiers qu'ils n'ont pas préparé eux-mêmes !
Car cette chère professeure aurait pris ses renseignements, elle aurait pu nous expliquer que :
- la devise des JO est "citius, altius, fortius" ("plus VITE, plus haut, plus fort", charte olympique, chapitre 1, paragraphe 10, page 21) [cette même charte dont elle nous a présenté les 6 "principes fondamentaux de l'olympisme", qui sont au nombre de 7 (pages 10-11). Faudrait se mettre à jour Madame, la charte actuelle est quand même en vigueur depuis le 8 juillet 2011]
- la flamme olympique est apparue en 1928, et le premier relais de la torche olympique est apparu en 1936. Une flamme était bien présente lors des JO Antiques, mais seulement parce qu'ils se déroulaient dans des "stades" rattachés à des temples. Tous les temples étaient pourvus de flammes, qu'ils aient accueillis les Jeux ou non.
- En 2007 a été décidée la création d' "un nouvel événement sportif pour éduquer, mobiliser et influencer les jeunes athlètes" et "les premiers Jeux Olympiques de la Jeunesse d'été se sont tenus à Singapour du 14 au 26 août 2010. La première édition des Jeux Olympiques de la Jeunesse d'hiver aura lieu à Innsbruck du 13 au 22 janvier 2012."
En cherchant la devise des JO, "ciltius" me paraissant une erreur, je suis allé sur le site du CIO (http://www.olympic.org/fr/). Le sigle "JOJ" possède son propre onglet dès la page d'accueil. Si ma prof est allée voir le site (ce dont je doute, son dossier préformaté par d'autres à l'air de lui suffire), elle n'a pas du juger JOJ assez intéressant pour aller voir ce dont il s'agit.
Si le vendredi matin excite à merveille mes neurones dans les derniers cours de physique et de maths, finir la semaine en passant quatre heures à suivre une discipline à la pensée et aux méthodes aussi éloignées des miennes est une torture.
Mais heureusement, quand ça se termine : C'est le ouïkende !
A bientôt.