lundi 29 juillet 2013

Je ne dois rien à l'entreprise.

Vous, Monsieur mon patron (sur la papier tout du moins) de cette petite PME d'un grand groupe qui ne sais pas qui est cette entreprise, je ne vous dois rien.

Vous ne m'avez apporté que le strict minimum là où vous aviez la possibilité et le pouvoir de me fournir des moyens à la hauteur du travail que je suis capable de fournir.

Il y a deux ans, vous m'avez assuré qu'il n'y avait aucun problème pour former des BTS dans votre entreprise. Vous m'avez assuré que je pourrais passer du temps dans le bureau d'étude pour y apprendre les outils et procédures utilisés par le technicien supérieur que je devais devenir à l'issue d'un contrat de professionnalisation. Vous m'aviez alors délibérément menti. Vous saviez déjà que jamais je ne mettrais les pieds au bureau d'étude de votre entreprise. Vous aviez déjà votre argument : l'intitulé du poste inscrit sur le contrat de professionnalisation. Monteur-câbleur aura été mon métier pendant les deux années durant lesquelles j'aurais du apprendre à être un technicien supérieur. Vous saviez parfaitement ce que vous faisiez. Vous saviez parfaitement que vous restiez dans le flou que permet ce contrat d'alternance : vous m'avez fourni un métier en rapport avec le diplôme et une formation. Le rapport est l'électricité, bien que je n'ai rien appris de plus dans votre atelier que ce que je savais déjà faire depuis mon CAP, et vous ne m'avez jamais empêché de me rendre aux cours de mon centre de formation, et c'est là votre manière de me former. Vous même, que ce soit à titre personnel ou par délégation auprès d'un de vos techniciens ou encore dans une équipe supervisée par un de vos ingénieurs, vous ne m'avez rien appris.

Après deux années d'alternance pour préparer un BTS Électrotechnique, je ne sais toujours pas comment s'organise une équipe autour d'un projet. Je ne sais pas comment se répartissent les sous-études, je n'ai réalisé pour vous aucun dimensionnement (en dehors de mon seul pitoyable projet d'examen), je n'ai jamais eu l'occasion de réaliser un schéma sur logiciel, vous ne m'avez jamais envoyé sur un chantier, même pas comme exécutant, où j'aurais pu apprendre par l'observation et l'exemple de techniciens expérimentés.

Après deux années de contrat de professionnalisation, par votre arnaque, par vos mensonges, je ne me sens pas professionnel. Je ne suis qu'un débutant parmi d'autres jeunes diplômés qui sont sortis du cursus direct d'un lycée.

Pendant deux ans, tout ce qui vous a intéressé, c'est un ouvrier qui bosse aussi bien que les autres, mais qui ne vous coûte qu'un smic et vous apporte plein d'avantages divers. Vous vous permettez la même arnaque en acceptant des stagiaires et en les faisant câbler vos armoires alors qu'ils sont dans une filière électronique, et non électrotechnique. J'ai peur pour les prochains alternants, qui vous font confiance pour les aider à réussir leur BAC Pro ELEEC. Je sais déjà que vous ne leur donnerez aucune responsabilité et qu'ils ne verront rien d'autre que votre atelier.

Il y a deux ans, vous m'aviez dit que prendre des alternants en BTS était un investissement. Vous vous êtes trompé de mot ce jour-là, vous vouliez sans doute dire que c'était une économie. Vous avez aussi sans doute eu le même discours avec mon autre camarade alternant.

Si vous aviez voulu investir dans des techniciens supérieurs, vous vous seriez intéressé à eux. En deux ans, ni vous ni aucun de vos manager ne m'a jamais demandé si "ça se passait bien". Si vous aviez voulu investir dans des techniciens supérieurs, vous vous seriez intéressé à ce qu'ils apprenaient, et s'ils le faisaient bien. Si vous aviez voulu investir dans des techniciens supérieurs, vous leurs auriez appris leur futur métier et les méthodes-maison de votre entreprise et du groupe industriel auquel elle appartient. Si vous aviez voulu investir dans des techniciens supérieurs, vous les auriez mené au succès. Un de vos alternants a échoué. Donc vous avez échoué. Vous et votre entreprise n'avez pas les moyens de former des BTS. Pourtant, "il y a deux ans, vous m'avez assuré qu'il n'y avait aucun problème pour former des BTS dans votre entreprise."

J'ai obtenu mon diplôme, et même très bien obtenu, finalement. Ce n'est pas à vous que je le dois. Si vous étiez pour quelque chose dans ma réussite, vous auriez aussi mené mon camarade au diplôme.

Il y a deux ans, je me disais que si j'obtiens mon diplôme grâce à ce que j'aurais appris pendant mon alternance je rendrais ce qu'on m'a donné et demanderais à travailler pour votre entreprise. Mais voilà, vous ne m'avez rien appris. Donc je ne reste pas.

En début de seconde année de BTS, un de mes formateurs, face à mon désespoir de ne pas me voir confier des tâches utiles à l'apprentissage du métier pour lequel je préparais un diplôme m'a dit que "souvent les étudiants à qui on ne confie pas de boulot intéressant sont ceux qui ne le méritent pas". Je peux vous assurer qu'il est depuis revenu sur ses propos me concernant.

De 16/20 à 18/20, ma moyenne générale sur les quatre semestres de mon alternance a toujours été croissante. Physique Appliquée, Génie Électrique et Mathématiques montent jusqu'à 19,5, 18,5 et 20 de moyenne.

Il y a trois ans, je ne connaissais rien à l'électricité et débutais une formation pour obtenir un CAP. Je viens d'obtenir un BTS avec une note finale de 16.72/20, ce qui me place en tête ma session.

Quel dommage que je sois tombé dans une entreprise si prestigieuse que mes résultats ne me rendent pas dignes d'être employé dans son bureau d'étude ! Pourtant, je peux vous assurer que j'aurais fait l'affaire, et quitte à me payer au smic, entre le salaire d'un câbleur en atelier et celui d'un technicien en BE, vous auriez été gagnant à m'y envoyer.

Monsieur mon patron, ni à vous, ni à votre entreprise, ni au groupe que vous représentez, je ne dois rien.

Je n'ai pas compté sur vous pour réussir, et je crois que j'ai bien fait.

jeudi 17 janvier 2013

Péter un câble. Une histoire d'écureuil.


J'envisage tous les jours depuis plusieurs mois déjà de mettre fin à ma formation avant de péter un câble, avant de gueuler une fois de plus sur mon fils. Avant de commencer à gueuler sur sa mère pour savoir qui va sortir le chien, avant d'en frapper un de fatigue et colère accumulées. Avant d'éclater la gueule à un connard qui veut encore m'expliquer comment on fixe un disjoncteur dans une armoire électrique. CE N'EST PAS LE BOULOT QUE JE VEUX FAIRE ! J'en ai fait le tour du montage/câblage, et j'en ai ma claque d'attendre qu'on me montre enfin comment fonctionne un bureau d'étude !

Au cas où je tiendrais malgré tout jusqu'à la fin du contrat (j'ai planifié mes congés afin de ne jamais passer plus de 2 semaines d'affilé dans la boîte qui se fout de ma gueule), je vais me présenter à mes épreuves orales, mais sans effort, je m'en balance et ne compte que sur les épreuves écrites où je me démerde bien pour avoir des points (il me suffirait d'un 14 de moyenne sur ces épreuves pour compenser), parce que là je m'amuse et surtout, on a un dossier à étudier. Si le jury est assez con pour me trouver convaincant dans mon rôle de "technicien qui présente les études techniques qu'il a faites" et me donne au moins 5 points aux oraux, j'ai peut-être une chance d'avoir mon diplôme. Même avec un 9,9 je l'aurais, j'ai des excellents bulletins et une moyenne à plus de 17/20 depuis un an et demi, alors ça passera. J'espérais il y a encore 6 mois un diplôme avec mention, des habilitations électriques à jour et un peu d'expérience en technicien de bureau d'étude, mais je sais que je n'aurais rien de tout cela cet été et ce sera en fait 3 trous dans mon futur CV et autant de désavantages face aux autres postulants devant un recruteur.

J'ai toujours fait mon boulot, très bien fait même, je me suis hissé à un niveau pas trop mal pour un ancien militaire qui ne connaissait rien à l'électricité il y a trois ans à peine et qui n'avait qu'un CAP dans le domaine avant de débuter son BTS. Mais apparemment je ne suis pas assez prometteur et ne suis bon qu'à rester ouvrier en atelier.

Ma boîte doit vraiment être au top pour qu'elle ne juge pas intéressant de placer un étudiant qui a 17/20 à un poste pour lequel elle est censé le former : technicien supérieur en électrotechnique. Après un an et demi de "formation", je ne sais toujours pas comment un bureau d'étude interprète une demande client, j'ignore tout de la manière dont une équipe distribue les tâches entre les techniciens, je n'ai aucune idée du moindre logiciel d'aide à la conception de systèmes électriques. Depuis un an et demi, je n'ai toujours rien appris d'utile qui me permette de me sentir devenir un professionnel. Un comble pour un contrat "de professionnalisation".

Au cours de ma première année, ça se passait tellement bien et j'assimilais si facilement les nouvelles notions que je me suis renseigné pour poursuivre par une licence pro. Bac +3 allez ! Et puis je me suis dit que la licence serait plutôt limitative. J'ai espéré trouver un CDI pour au moins 3 ans et intégrer une école d'ingénieur. à cause de ma boite qui m'a complètement démotivé, j'envisage maintenant d'arrêter mon BTS. Je suis à deux doigts d'aller chercher un CDI, seul statut de contrat qui me permettrait de démissionner. A deux doigts !

J'ai titré péter un câble parce que je ne supporte plus personne et que je viens de pleurer dans les bras de mon fils en m'excusant de l'avoir engueulé.
J'ai titré péter un câble parce que je me rapproche dangereusement de la dépression. Je le sais parce que j'ai versé des larmes 2 fois aujourd'hui. Une fois ce soir parce que j'ai fait pleuré mon fils, mais aussi une fois ce matin sur la route du boulot.

Ce matin, j'ai chialé un voyant un écureuil, un pauvre écureuil complètement paniqué parce qu'il ne savait pas quoi faire de son copain qui sautait avec lui deux secondes auparavant et qui restait maintenant allongé en silence et parcouru de spasmes sur une route de campagne.

dimanche 6 janvier 2013

Pas de résolutions pour 2013

Bonjour les lectrices !

Je sais que personne ne m'en veut de ne pas avoir écrit depuis longtemps, alors je ne m'excuserai pas pour mon silence prolongé. J'suis comme ça ! J'ai sans doute plein de choses à dire, mais je ne sais jamais comment les dire. Alors je n'ose pas écrire sur un coup de tête, par peur de passer pour encore plus caractériel que je ne suis réellement. Et puis plus je réfléchis aux sujets qui me préoccupent, plus ça prend forme en moi et moins je ressens le besoin d'écrire mes pensées. C'est con hein ? Donc en fait je ne sais toujours pas comment publier sur mon blog, si je dois faire de petits articles coup de tête, comme ça, tous les 2 à 3 jours, ou si je dois planifier des sujets qui me tiennent plus à cœur et y consacrer quelques heures pour planifier des articles hebdo plus élaborés... Et avec mes oraux de BTS qui approchent et qui s'annoncent catastrophiques, ça ne va pas me remonter le moral suffisamment pour que mon cerveau se mette en marche pour écrire plus fréquemment. Enfin bref, peu importe, je blogue comme je suis et puis faudra faire avec.

Avec la nouvelle année qui vient de commencer, je suis un peu étonné de ne pas avoir vu encore trop de statuts FB ou d'articles de blogs nous faire étalage des traditionnelles résolutions que chacun est censé prendre à partir du 1er janvier, 00h00. L'humanité aurait-elle fini par se rendre compte qu'elles sont plutôt une prise de conscience de nos mauvais côtés qu'on voudrait cacher mais qu'on n'a pas envie d'arrêter ?

Moi, pour 2013, je n'ai pas pris la moindre résolution. Je ne suis pas résolu, je ne me suis pas résolu, je n'ai pas pris de décision irrévocable qui me changera pour toujours. Par contre, je veux bien me fixer quelques objectifs raisonnables, une liste de "choses à faire en 2013" comme d'autres font une liste des trucs à réaliser avant d'atteindre tel âge ou avant l'été.

Professionnellement, j'ai envie de tenir le coup jusqu'à la fin de ma scolarité. Ma réelle envie est de laisser tomber et de quitter la boîte de merde qui s'est permise de me promettre de m'amener au diplôme mais qui dans les fait me fait perdre mon temps et m'envoie peut-être à l'échec tant elle ne me fournit pas de matière concrète pour mes épreuves orales. Au lieu de passer 5 semaines à temps plein avec des techniciens confirmés sur la préparation de ces épreuves qui représentent quand même 1/3 de mes coefficients, je ne dispose que de 2 à 3 heures par jour, à domicile, seul avec mes recherches Internet, à essayer de comprendre le fonctionnement du système que je dois maîtriser parfaitement pour le jury. Les deux phases les plus compliquées vont sûrement être la partie "coût du projet", puisque je n'ai pas les moyens de demander le moindre devis au moindre fournisseur, et la partie "réalisation du projet", ma boîte n'étant pas un modèle en matière de respect des normes de sécurité, ça va être compliqué de camoufler les dysfonctionnements sur les photos.
Professionnellement toujours, je quitterai cette boîte à la fin de mon contrat. Même si on me propose (enfin !) un poste en accord avec mes compétences, même si le salaire est très intéressant, je ne resterai pas dans ce groupe industriel sans avoir cherché ailleurs.
Pour finir le professionnel, j'espère pouvoir trouver un boulot qui m'intéresse dans ma ville ou dans l'autre ville importante du coin, celle qui est à 1 heure de train. Actuellement, je perds 1h30 par jour en trajet routier pour aller m'emmerder toute la journée. 1h30 que je pourrais passer, au mieux à la maison en attendant d'embaucher, à défaut à travailler ou me reposer dans un train dont je ne serais pas le conducteur. Donc un boulot près de la maison, ou accessible en moins d'1 heure de transport en commun, voilà ce que je veux.

Socialement, je veux assurer ma fonction lors des diverses organisations de courses d'orientation auxquelles je vais participer avec mon club et ma ligue et surveiller les opportunités qui s'ouvrent à moi dans ce sport. Je devrais participer bientôt à une formation assurée par les instances fédérales qui m'assurera une connaissance supplémentaire des plus intéressantes et qui me sera utile pour une organisation de niveau national en 2014. Une des prochaines grosses épreuves pour laquelle je dois officier aura lieu à une date proche de la naissance de mon prochain enfant et j'espère qu'il restera encore un peu au chaud et ne voudra pas venir trop tôt. Mais bien entendu, j'ai aussi des objectifs envers ma famille.

Familialement, je veux continuer à lui assurer une vie confortable. J'ai quitté mon ancien boulot pour ça, car pour moi une vie de famille ne se vit pas à distance, ni dans le veuvage (on rejoint l'objectif de trouver un nouveau boulot intéressant après ma formation, car le chômage non plus ne me semble pas l'idéal pour soutenir ma famille [ou alors Julie décroche un CDI bien payé avant moi et je me mets père au foyer !]).
Je veux continuer à maîtriser mes défauts pour rester supportable et pour ne pas faire fuir Julie. Dans cet objectif, je veux m'assurer quelques soupapes pour décompresser, quelques moments de calme ou de passion, seul ou en couple, des sorties cinéma, restau, weekend touristiques pour se ressourcer plus ou moins loin du quotidien.
Je vais continuer ma grille de loterie. C'est pas que j'aime le fric, mais on doit passer par lui pour tout et n'importe quoi. Gagner ne dépend pas de moi, mais je sais déjà quels seront mes nouveaux buts dans la vie si cela arrivait.

Je ne me fixe rien sportivement. Je me connais, je ne m'y tiendrai pas sans entraînement régulier et facile d'accès dans une structure organisée. Je n'irai jamais faire un simple footing seul le soir ou le weekend, ça m'emmerderait trop. Pareil pour un tour en VTT. J'aime courir. J'adore courir même ! Mais je n'ai aucune envie de le faire seul sans but. Mes courses sont celles qui sont organisées et accessibles ; elles sont donc trop rares pour me maintenir à un bon niveau et mes muscles me le font savoir à chaque compétition. C'est peut-être le seul truc que je regrette de mes années militaires : faire du sport sur les heures de boulot, parce que s'entretenir fait partie de ce boulot.


Voilà. Ce ne sont pas vraiment des résolutions, ce mot est trop fort pour ces petites décisions. Des résolutions, ce sont des changements forts dans une vie : arrêter définitivement un truc, en commencer fermement un autre, reprendre contact avec des gens à qui on n' a plus donné de nouvelles depuis plus de 10 ans, déménager loin sans rien dire à personne... Mes décisions à moi ne sont pas aussi radicales. Mes décisions je les avais avant la nouvelle année et je les aurais encore jusqu'à leur réalisation pour certaines, jusqu'à ce que j'abandonne pour d'autres. Je n'ai aucune honte à abandonner ce qui est voué à l'échec et devient trop couteux à poursuivre.

Je n'ai pas pris de résolutions pour 2013. Mais j'ai des envies fortes. Toutes pour me sentir le mieux possible dans ma peau et ainsi être un mari et un père agréable à sa famille.

Ma petite famille (Le sexe des enfants n'est pas contractuel)(celui des animaux non plus)